Café bio : les labels commerce équitable et/ou durable

La production de café (deuxième produit de consommation échangé à travers le globe) exige un certain taux de rentabilité. Pour répondre à la demande, l’utilisation massive de produits phytosanitaires est déployée, entraînant des répercussions sur la qualité du café et des sols.

Faibles revenus attribués aux producteurs et plein pouvoir pour les négociants, les distributeurs et les firmes internationales, le marché du café génère des disparités. Entre redistribution inégale des valeurs et participation au dérèglement climatique, les labels répondent aux problèmes sociaux et environnementaux liés à la culture de caféiers.

Aujourd’hui, le consommateur porte une attention particulière au besoin d’acheter de façon responsable et raisonnée. C’est donc tout naturellement que la consommation de café bio, équitable et durable croît. Qu’est-ce que du café bio ? Équitable ou durable, quelles différences ? Face à la pluralité des labels existants, il peut être difficile de faire la part des choses.

Définition

Un café est labellisé lorsque sa production répond à un cahier des charges précis. Ce dernier fixe des conditions de culture, de transformation et de distribution juste sur les plans : sociaux, environnementaux et agronomiques. En d’autres termes, les cachets présents sur les emballages de café attestent que les conditions d’exploitation et de commercialisation sont équitables, durables et biologiques.

Commerce équitable

Avec plus de 2 milliards de tasses de café consommées chaque jour, le marché du café représente un chiffre d’affaires proche des 200 milliards de dollars par an. Face aux importants revenus générés davantage par les acheteurs et les distributeurs, le commerce équitable s’inscrit dans une alternative de production et de consommation responsable.

Le commerce équitable, basé sur une répartition plus juste des revenus, revalorise le travail des producteurs. De plus, il encourage ces derniers à mettre en place des techniques d’agriculture pérenne. Les cafés qui arborent un label de commerce équitable répondent à plusieurs obligations :

• la transparence et la traçabilité ;
• le respect de l’environnement ;
• la communication du salaire versé aux producteurs ;
• des conditions d’exercice honorables pour les acteurs locaux.

Fairtrade Max Haavelar

Ce label garantit que le café proposé aux consommateurs provient du commerce équitable. Les principaux éléments qui caractérisent le label Fairtrade sont :

• le versement d’un revenu minimum pour couvrir tous les frais propres à la production ;
• l’attribution d’une prime afin de financer des soins de santé et des projets communautaires (école, etc.) ;
• l’élaboration de contrats en bonne et due forme et de longue durée ;
• l’interdiction de compter des salariés de moins de 15 ans, de faire usage du travail forcé, de pratiquer la discrimination, etc. ;
• la réduction de l’empreinte carbone générée par l’activité ;
• le bannissement des OGM et des pesticides répertoriés comme extrêmement dangereux pour la santé.

Ce label se retrouve sous le nom de Max Havelaar en France, Norvège, Pays-Bas et Suisse, et Fairtrade dans les autres pays.

Symbole des Producteurs Paysans

Créé en 2004 au Mexique, le label Symbole des Producteurs Paysans (SPP) est une certification internationale de commerce équitable. L’association SPP France voit le jour en 2015. Ce label, dirigé par des producteurs organisés, met en avant les produits issus d’une agriculture paysanne équitable.

Comme tout label, le SPP fixe des normes que les cultivateurs, les intermédiaires et les distributeurs doivent appliquer rigoureusement. La fixation des prix et l’élaboration du cahier des charges appartiennent à l’organisation des producteurs. Les valeurs et le moteur du SPP sont :

• la considération des producteurs et de l’environnement ;
• le respect de la Convention relative aux Droits de l’Enfant de l’Organisation des Nations Unies (ONU) ;
• l’application des lois du travail et des conventions de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) ;
• le souci d’intégrer les femmes et les minorités ;
• le point d’honneur à ne pas utiliser des produits et des OGM interdits ;
• l’expansion des territoires ruraux ;
• le désir d’être acteur du développement ;
• la défense des intérêts ;
• la promotion d’une agriculture diversifiée.

À noter que le SPP concerne uniquement les coopératives de petits producteurs. 85 % des membres possèdent une exploitation de moins de 15 hectares, quand seuls 15 % possèdent au maximum le double de superficie de terre agricole.

Le label SPP soutient grandement le développement local, et ce par le biais différentes actions, telles que :

• l’exportation directe ;
• la transformation du café sur place ;
• le soutien de coopératives voisines dans le cas où les capacités d’une exploitation seraient moindres.

Commerce durable : Ecocert

Le label Ecocert plébiscite l’agriculture biologique pérenne et valorise les acteurs du développement durable depuis plus de 30 ans. Ce label assure également la provenance d’un produit issu de filières éthiques socialement. Tous les cafés Ecocert répondent aux règles de production, de distribution et d’étiquetage prévues par le règlement biologique européen.

Un café Ecocert provient d’une ferme qui s’engage à honorer les points suivants :

• le recyclage des matières organiques ;
• le respect des sols ;
• la non-utilisation d’OGM, de pesticides et d’engrais chimiques ;
• la rotation des cultures ;
• le soutien de la biodiversité.

Les cafés étiquetés Ecocert résultent du travail de producteurs qui considèrent les différents écosystèmes vivants, limitent leur consommation d’énergie et de ressources naturelles. Ces différents éléments s’inscrivent parfaitement dans la conscience écologique actuelle qui tend à privilégier l’achat de produits qui préservent l’environnement.

Agriculture biologique et UTZ

Les labels bio garantissent l’absence d’intrants chimiques et de pesticides dangereux pour la santé et l’environnement. Ces derniers protègent la biodiversité et soutiennent les cultures durables. Cependant, bien qu’ils respectent les conventions de l’OIT, ils n’imposent aucun prix minimum versé aux producteurs afin de couvrir les frais de leur labeur. Ainsi, ils ne réunissent aucunement les critères d’appartenance au commerce équitable.

Agriculture biologique (AB)

Ce label indique que le café AB provient d’une culture dénuée de pesticides et d’engrais chimiques de synthèse. Toutefois, l’utilisation de produits d’origine naturelle est tolérée, mais soumise à certaines conditions d’utilisation. En d’autres termes, les produits étiquetés AB soutiennent la biodiversité, les méthodes de culture naturelles, la bonne gestion des ressources ; en d’autres termes la pérennité.

Rainforest Alliance/UTZ

Les cafés certifiés Rainforest Alliance/UTZ repose sur trois critères de durabilité :

• social ;
• environnemental ;
• économique.

Ce label allie des valeurs durables et équitables. Sa présence sur les emballages offre aux consommateurs la possibilité de soutenir des producteurs engagés.

Pour résumer, les labels créent du lien entre les consommateurs et les fabricants et donnent de la valeur au produit. Face à la diversité des cafés présents sur le marché, ces différentes certifications permettent d’informer les acheteurs. Ainsi ces derniers sont davantage renseignés sur la provenance du café et s’assurent de payer justement les producteurs. Le marché des cafés labellisés encourage les achats engagés. Le travail des cultivateurs est promu et respecté. Les consommateurs s’engagent ainsi dans des pratiques responsables, soucieux de contribuer à ce qui revient de droit aux fermiers et employés locaux.

Bien qu’un label équitable et un label durable soient souvent complémentaires, chacun possède ses garanties. Toutefois, un produit issu de l’agriculture biologique qui arbore deux labels : un commerce équitable et un commerce durable est gage d’une alliance responsable.

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