Le café bio, un produit respectueux de l’environnement et de la santé de ses consommateurs

À l’heure où les consommateurs sont de plus en plus attentifs à la qualité de leur alimentation, le café bio connaît un engouement croissant. Il représente aujourd’hui 5 et 15% du marché du café, selon les méthodes de calcul. Il faut dire que la culture de la boisson la plus consommée au monde contribue souvent à la déforestation. Alors pour prendre soin de la planète tout en profitant d’un petit noir de qualité, rien de tel que de se mettre à un café issu de l’agriculture biologique.

Mais pour ne pas se tromper et le choisir correctement, mieux vaut s’informer en consultant le guide complet du café bio. Car qu’est-ce vraiment le café bio ? Quelle est son histoire ? Quelles sont ses caractéristiques, ses méthodes de fabrication ? On vous dit tout sur le café bio, ce produit respectueux de l’environnement et de la santé de ses consommateurs.

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Le café bio au fil du temps

En Europe, l’habitude de consommer un café tout en profitant d’un moment convivial est ancrée dans nos vies depuis plus de 4 siècles. Mais comment le café s’est-il imposé dans notre quotidien ? Quelle est l’histoire du café bio ?

Le café bio : des origines éthiopiennes

Selon la légende, c’est un berger d’Abyssinie qui aurait découvert le café. Il remarque une certaine agitation chez ses chèvres lorsqu’elles mangent les fruits d’un arbuste sauvage. Après les avoir lui-même goûtés, il ressent un regain d’énergie lié à la caféine contenue dans les cerises du caféier.

Plus sérieusement, des études scientifiques ont prouvé que le café vient bien d’Éthiopie. Elles ont révélé que la variété arabica est en réalité consommée depuis la préhistoire sous forme de breuvage, mais aussi pour accommoder un plat. Dès le 9e siècle, on trouve des traces écrites mentionnant le café. Avicenne, le grand philosophe perse, en parle au 11e siècle dans son traité de médecine.

Au 17e siècle, l’Europe tombe sous le charme du café bio

Ce sont les marchands vénitiens qui ramènent le café en Europe à l’issue de leurs périples en Orient pour y acheter des épices. En seulement quelques années, ce nouveau produit conquiert les moines, les commerçants, mais aussi le peuple. Le pape Clément VIII l’apprécie particulièrement, au grand désespoir de son entourage qui regardait d’un mauvais œil cette boisson consommée par les musulmans.

Les Hollandais réussissent à rapporter des graines en Europe où elles seront plantées. Ainsi naissent de nouvelles plantations, qui se répandront jusqu’en Asie et aux Antilles.

Au 18e siècle, le café s’implante en France

Introduit dans l’Hexagone au 17e siècle par un commerçant marseillais qui l’importe d’Égypte, le café bio séduit aussi le roi Louis XIV. Un émissaire du sultan de l’Empire ottoman lui fait goûter ce breuvage qui est en train de conquérir l’ensemble des cours européennes.

Lors du traité du café entre la France et la Hollande, le roi Soleil se voit offrir des caféiers. Grâce à eux, la France cultive son propre café, plus particulièrement à la Réunion, à Bourbon, où des plants sont mis en terre sous Louis XV. Plus tard des caféiers sont plantés en Guadeloupe et en Martinique ce qui assure l’autonomie du royaume français dans sa production de café.

De nos jours, le café, dans son ensemble, mais aussi le bio, provient de pays situés dans ce que l’on nomme la « ceinture du café » :

  • Amérique centrale ;
  • Amérique du Sud ;
  • Afrique ;
  • Asie.

Le café bio, une filière exigeante

Pour mériter le label bio, le café doit répondre à certains critères tant au niveau de sa culture que de son transport, son stockage et sa transformation. Quelles sont donc les caractéristiques du café bio ?

Définition du café bio

Il s’agit d’un café issu de l’agriculture biologique. Il est cultivé sans aucun produit chimique, sur une terre vierge de tout intrant chimique depuis au moins 5 ans.

Pour répondre au label bio, il est nécessaire que l’ensemble de sa filière respecte les normes en vigueur en matière bio : de la culture, à la récolte à sa torréfaction et sa commercialisation. Tous les acteurs tels que les producteurs, les torréfacteurs et les négociants sont donc partie prenante. Tous veillent à ce que le café bio ne soit jamais mis en contact avec des cafés classiques.

Des critères de production exigeants

L’International Federation of Organic Agriculture Movements (IFOAM) édicte les normes s’appliquant à la culture du café bio. Les producteurs qui souhaitent bénéficier de la mention « bio » doivent donc les respecter à la lettre.

Les méthodes de production respectueuses de l’environnement requièrent l’utilisation :

  • de différentes techniques traditionnelles : rotation des parcelles, taille des caféiers, récolte manuelle ;
  • de composts naturels pour enrichir les sols ;
  • de la chaux et des cendres pour prévenir l’apparition de certains parasites ;
  • de certaines plantes pour réguler la température au pied de chaque caféier.

Par ses modes de culture traditionnelle, le café bio contribue à la préservation de l’environnement. En effet l’agriculture biologique évite toute pollution des sols et de l’eau. Certes, pour le café bio, les rendements sont moins importants que dans le cadre d’une culture intensive, mais la qualité n’en est que meilleure.

Notons enfin que la production de café bio préserve également les forêts souvent sacrifiées pour disposer de nouvelles terres arables. Une raison supplémentaire d’opter pour ce type de breuvage bon pour la planète, mais aussi pour la santé de la personne qui le consomme.

Des normes strictes pour le stockage et le transport du café bio

Autre défi pour les producteurs : faire en sorte que les grains de café bio ne soient jamais en contact avec ceux d’autres cafés lors de leur stockage. Il leur faut donc prévoir des espaces séparés pour stocker le café bio selon les normes imposées.

Il en va de même au niveau du transport. Pour rester intact, le café bio doit être correctement conditionné avant d’être transporté. Ce n’est qu’à cette condition qu’il pourra conserver sa qualité de café bio.

Une torréfaction très encadrée

Le torréfacteur doit lui aussi se montrer attentif aux procédés recommandés pour la fabrication d’un café bio. Il est contraint de n’utiliser que des outils ou des machines réservées à des cafés issus de l’agriculture biologique. C’est l’assurance que les grains de café bio demeurent parfaitement purs et naturels.

Quand ce n’est pas le cas, il doit procéder à un nettoyage minutieux de son matériel afin d’éviter que n’y subsiste toute trace de café non biologique.

Le respect de l’ensemble de ces critères, et ce tout au long de la filière de production des cafés bio, garantit au consommateur la qualité d’un véritable produit biologique.

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L’origine géographique du café bio : un élément déterminant

Tout comme pour le vin, le terroir influence la qualité et la saveur du café qui y est cultivé. Les amateurs de café bio et les professionnels de ce secteur ne s’y trompent pas et prêtent donc une attention toute particulière à la provenance de leur boisson favorite. Quelles différences existent au sein des cafés bio en fonction de leur origine géographique ?

Le café bio d’Amérique centrale et latine

Situés au nord et au sud de la ceinture tropicale, les pays de cette partie du continent américain jouissent des meilleures conditions pour la culture du café bio, en particulier de la famille arabica.

Du Pérou, à la Colombie, en passant par le Guatemala et le Costa Rica, l’amateur éclairé de café trouvera son bonheur tant la palette des saveurs et arômes est riche et variée.

Les cafés bio asiatiques et africains

L’Afrique est sans aucun doute le berceau du café bio, avec notamment l’Éthiopie. Ce lieu de culture historique compte aujourd’hui parmi le trio de tête des pays producteurs de café bio, tout comme le Vietnam et l’Indonésie.

Ces deux continents proposent également des cafés bio très caractéristiques, marqués par leur origine géographique particulière :

  • rondeur aromatique pour certaines variétés du Kenya ;
  • famille aromatique épicée et boisée pour le café du Timor en Indonésie ;
  • arômes de fruit, typiques des cafés bio éthiopiens.

 Bref, tout un monde de saveurs qui se retrouve dans les tasses des plus grands amateurs de café bio.

Des certifications pour garantir l’appellation bio du café

Pour que le consommateur ait la garantie d’acheter du café bio, différentes certifications ont vu le jour. Mais quelles sont-elles pour du café bio ?

Qu’il soit moulu, en grain ou en capsule, le café bio doit répondre à un certain nombre de normes pour profiter du label bio. En premier lieu, il doit, bien sûr, être issu de l’agriculture biologique. 

Pour certifier le caractère bio d’un café, différents organismes sont chargés de vérifier scrupuleusement le respect des critères portant sur l’ensemble du processus de production des grains de café : de la culture, au stockage, en passant par le transport et la torréfaction.  Parmi ces certificateurs agréés, citons :

  • Écocert ;
  • Agrocert ;
  • Certpaq ;
  • Qualité France ;
  • Certisud.

Équitable ou durable, le café bio se fait vertueux

Parmi les différents cafés bio proposés, certains se réclament du commerce équitable et d’autres du commerce durable. Notons toutefois qu’il existe aussi des cafés bio à la fois équitables et durables. Mais qu’est-ce que du café bio issu du commerce équitable et/ou durable ?

Le café bio équitable

Il s’agit d’un café issu de l’agriculture biologique et socialement responsable. Il provient de petites exploitations et rapporte à ses producteurs des revenus justes et réguliers. La culture du café bio doit leur permettre de sortir de la pauvreté et d’aider leur communauté à s’équiper en construisant par exemple une école.

Le café bio durable

Derrière ce qualificatif se cache, en fait, un café bio soucieux de la planète. L’empreinte carbone du café constitue un véritable problème, tant il arrive de loin. Son conditionnement en capsules, notamment d’aluminium, génère en outre une grande production de déchets.

Alors pour y remédier, il est aujourd’hui possible de choisir des cafés bio durables, c’est-à-dire des cafés qui tout au long de leur filière font en sorte de limiter leur impact environnemental. Pour l’acheminement du café, certaines marques privilégient des moyens de transport doux, tels que des bateaux à voile, des véhicules électriques. Les usines de torréfaction répondent aux critères de construction en haute qualité environnementale.

Café bio équitable ou durable ?

Afin de pouvoir choisir entre ces deux types de cafés bio, il peut être judicieux de se pencher sur ce qui les différencie.

Il s’agit en réalité de deux filières de café parfaitement responsables. L’une endosse une responsabilité sociale et l’autre plutôt écologique. Les cafés bio équitables se soucient du bien-être des producteurs et les cafés bio durables de leur impact environnemental. Il arrive toutefois que les préoccupations sociales et écologiques soient toutes deux prises en compte par certaines marques. On ne peut que saluer cette démarche vertueuse quand on sait que le café constitue la première boisson consommée dans le monde.

Des labels exigeants

Les consommateurs se montrent aujourd’hui vigilants quant au mode de production des produits qu’ils consomment. Pour répondre à leur attente, quels sont les labels pour le commerce équitable et/ou durable du café bio ? 

Pour améliorer ses performances en termes d’équité et de durabilité, la filière du café bio s’est tournée vers différents labels tels que :

  • Fair Trade ;
  • Maw Havelaar ;
  • Écocert Équitable ;
  • Syndicat des Producteurs Paysans.

Ces labels de commerce équitable imposent un cahier des charges exigeant qui garantissent des pratiques plus responsables socialement et écologiquement : conditions de travail décentes, prix d’achat équitable garanti, pratiques agricoles respectueuses de l’environnement.

De la plantation à la tasse : la fabrication du café bio

Le café bio est soumis à une stricte traçabilité depuis la plantation jusqu’à la tasse.  Quels sont donc ses procédés de fabrication ?

Pour la culture du café bio, le producteur doit répondre aux critères stricts de l’agriculture biologique. Lors du stockage et du transport, le café bio ne doit jamais entrer en contact avec des produits non biologiques.

Quant au torréfacteur, il ne peut acheter les grains de café bio qu’auprès de courtiers détenteurs d’une licence particulière. Il devra stocker les sacs de grains bio dans un emplacement dédié. Pour la torréfaction, il utilise soit une machine réservée au café bio, soit il devra nettoyer minutieusement son équipement pour éviter de compromettre la pureté des grains de café bio. Même chose pour le conditionnement du café, qu’il soit en grain ou moulu.

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