Comment est cultivé le thé biologique ?

Les pays producteurs de thé noir, vert, rouge ou blanc tendent à développer de plus en plus la culture de thé biologique. Parmi eux, on peut citer : la Chine, l’Inde, le Sri Lanka, le Vietnam, le Japon ou encore le Kenya. Le thé bio produit au sein de ses pays est généralement destiné à être exporté vers d’autres régions du monde telles que les États-Unis d’Amérique, la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni ou l’Australie.

De plus, face aux conséquences de l’agriculture intensive et à la monoculture sur la fertilité des sols, de nombreux producteurs souhaitent se tourner vers un mode de culture plus durable et plus respectueux de l’environnement. L’objectif pour eux est de sauver leur terre du déclin en matière de rendements agricoles. Côté consommateurs, les besoins se juxtaposent avec ceux des producteurs : besoin de consommer éthique et avec un impact environnemental moins délétère que celui auquel on peut assister dans l’agriculture conventionnelle. Dans ce contexte, comment est produit le thé bio ? Que font les cultivateurs de thé bio pour produire du thé sans pesticides ? Zoom sur l’agriculture du thé bio.

 

Les modalités de culture du thé biologique

Pour mieux comprendre les techniques de culture mises en place dans les plantations de théiers, il est nécessaire d'appréhender les différences fondamentales entre culture biologique et conventionnelle dans un premier temps, avant d’explorer les spécificités de l’agriculture bio appliquées à la culture du thé.

La différence entre agriculture biologique et conventionnelle

L’agriculture biologique vise à cultiver les plantes sans le recours aux produits phytosanitaires exploités dans l’agriculture conventionnelle tels que :

• les fongicides ;
• les pesticides ;
• les insecticides ;
• les fertilisants industriels.

En bannissant l’utilisation de ces produits, les agriculteurs de thé bio ont besoin d’adopter d’autres façons de cultiver pour répondre aux besoins des théiers. Pour cela, les cultivateurs de thé biologique combinent différentes techniques de culture propres à la permaculture, l’agriculture paysanne ou traditionnelle. L’objectif ? Favoriser la croissance et le rendement des théiers, qui naturellement sont inférieurs à ceux que l’on peut observer dans l’agriculture conventionnelle.

Les techniques appliquées dans les plantations de théiers

Les solutions que peuvent investir les producteurs de thé biologique sont diverses et variées. Certaines se basent sur l’apport de nutriments non industriels ou chimiques pour enrichir le sol, tandis que d’autres visent à créer des systèmes de cultures basés sur la coopération entre plusieurs espèces végétales et animales.

1. Afin de remplacer les intrants et les engrais utilisés dans les cultures conventionnelles pour fertiliser les sols, les agriculteurs de la filière biologique amendent le sol à l’aide de compost. Ce dernier remplit le rôle d’engrais naturel. Il est obtenu à partir de végétaux décomposés et de fumier notamment. Son autre intérêt est qu’il est obtenu sur place et permet de réduire ainsi l’empreinte carbone relative au transport.
2. Un autre agent fertilisant apprécié par les producteurs de thé bio est le vers de terre. Celui-ci remplit deux fonctions. La première est qu’il enrichit le sol en dégradant les matières organiques qui s’y trouvent (feuilles mortes par exemple). La seconde est que ce fertilisant bio-organique participe à l’aération et au drainage des sols.
3. En ce qui concerne la lutte contre les insectes et les parasites, les agriculteurs de thé bio misent sur la création de synergies entre théiers et d’autres plantes tels que les arbres fruitiers ou les palmiers. Ces coopérations entre différentes espèces de plantes permettent de protéger les plantes entre elles des attaques parasitaires.

Par ailleurs, des contaminations au sein des terres bio peuvent être causées par la pulvérisation de pesticides dans les parcelles voisines non concernées par l’agriculture biologique. Pour faire faire à cela, les cultivateurs de thé bio plantent tout autour de leurs plantations des arbres réputés pour leurs propriétés « dépolluantes ». Le rôle que vont jouer ces essences est d’isoler les théiers et leurs feuilles des potentielles pollutions d’ordre chimique.

Un cultivateur de thé conventionnel peut se tourner vers l’agriculture biologique. Il doit cependant d’abord passer par une phase de conversion de ses terres. Cela passe par le respect d’un cahier des charges strict. Ce n’est qu’à l’issue de cette étape que le producteur en question peut obtenir un certificat lui donnant le droit d’exporter sa production vers l’Europe, en qualité de produits issus de l’agriculture biologique.

Il est à noter que tous les producteurs de thé biologique n’ont pas à effectuer une transition de l’agriculture conventionnelle vers un mode de culture biologique. Certains d’entre eux ont toujours été adeptes de culture paysanne et de modes de fonction respectueux de l’environnement.

 

Les enjeux derrière la consommation du thé issu de l’agriculture biologique

Les feuilles et les bourgeons de thé ne sont jamais lavées, et cela, pour assurer la conservation de leurs saveurs et leurs arômes. Ainsi, dans le cadre de l’agriculture conventionnelle, les produits à base de thé (qu’il soit noir, vert, rouge ou blanc) peuvent contenir des résidus d'intrants utilisés lors de leur culture (pesticides, fongicides, etc.).

La culture du thé biologique tend à se développer pour pallier ce problème sanitaire. La croissance de la consommation de thé issu de l’agriculture biologique répond ainsi au souhait des consommateurs à accéder à des produits sains et sans impact négatif sur leur santé. Mais au-delà des considérations nutritionnelles et de bien-être, le thé issu de l’agriculture biologique répond à d’autres besoins des consommateurs.

1. Les thés produits dans le cadre de l’agriculture biologique ont un impact environnemental moins considérable que celui que l’on peut observer dans l’agriculture conventionnelle.
2. De nombreuses plantations de thé bio sont gérées par des familles ou des petits producteurs indépendants. De nombreux consommateurs ont à cœur de soutenir l’activité de ces agriculteurs et souhaitent s’assurer d’acquérir des produits qui permettent aux producteurs d’être rémunérés de façon juste.
3. L’agriculture biologique permet de valoriser des modes de cultures traditionnels et de les remettre au goût du jour. Cela permet aux consommateurs d’acheter des produits qui non seulement leur permettent de prendre soin de leur santé, mais également de soutenir la protection de savoir-faire anciens de toute disparition.

En conclusion, le thé bio est cultivé au sein de parcelles où l’utilisation d’intrants industriels et chimiques est proscrite. Les méthodes de culture classiques que l’on retrouve dans l’agriculture conventionnelle et qui permettent de soutenir la croissance des théiers sont remplacées par des moyens plus doux et moins agressifs vis-à-vis des sols.

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