La plante derrière le thé biologique

Originaire de Chine, le thé aurait été découvert en 2737 avant J.-C. par l’Auguste Shennong. Cependant, il faudra attendre 1606 pour voir arriver la première cargaison de thé en Europe. Depuis sa découverte, le thé a pu être consommé sous différentes formes : soupe, décoction, infusion, thé soluble, etc.

De nos jours, le thé est surtout consommé en boisson chaude ou glacée. Toutefois, les critères de choix qui l’entourent concernent de plus en plus les modalités de sa culture. En effet, de plus en plus de consommateurs, soucieux de leur santé et de l’impact environnemental des produits qu’ils acquièrent, se penchent sur l’origine de leur thé. C’est pourquoi dans les lignes qui suivent, nous nous intéressons à la plante derrière la production de thé biologique. Quel est son nom ? Comment est-elle cultivée dans le cadre de l’agriculture biologique ? Nos réponses dans cette page.

De quelle plante vient le thé bio ?-1

Le théier ou Camellia Sinensis

Le théier, appelé parfois par abus de langage thé, regroupe l’ensemble des arbustes de la famille des Théacées. Le théier porte le nom de Camellia Sinensis. La culture du théier vise à cultiver ses bourgeons et ses feuilles dans le but de créer les thés et les infusions arômatisées. Mais pas seulement ! Des substances peuvent en être extraites dans un cadre industriel, pharmaceutique ou cosmétologique.

Les arbustes de Camellia Sinensis possèdent une hauteur qui varie entre 2 à 8 m en fonction du lieu de leur culture. Ainsi, cultivés dans leur milieu d’origine (Asie orientale), leur taille peut évoluer entre 5 à 8 m. Les Camellia Sinesis que l’on fait pousser dans le cadre de la production de thé possèdent un feuillage alterne et persistant. Il est à noter qu’on peut distinguer deux types de théiers : les Camellia Sinensis Sinensis ou les Camellia Sinensis Assamica. Les premiers possèdent des feuilles plus petites et plus résistantes à différents climats. La seconde catégorie est dotée de feuilles plus grandes, mais moins robustes.

Aujourd’hui, les arbustes de Camellia Sinensis Sinensis sont cultivés entre autres en Chine, au Japon et en Iran. Ils permettent d’obtenir des thés aromatisés et très recherchés. De son côté, l’Assamica, au vu de sa faible résistance face à la sécheresse, est surtout cultivé dans les zones humides. On le retrouve ainsi dans les régions du Yunnan en Chine ou d’Assam en Inde. De manière générale, la culture de théiers requiert de l’eau et un milieu humide.

Les théiers peuvent être reproduits par bouturage ou par utilisation de graines. Le bouturage permet d’obtenir rapidement des plants. Ce qui permet de protéger les sols de l’érosion. Cependant, il n’autorise pas une diversité génétique nécessaire à la résistance contre les invasions et les attaques de parasites. C’est pourquoi la plantaison des graines est importante dans le maintien de la diversité génétique des théiers au sein d’une même plantation.

Les arbustes de Camellia Sinensis possèdent des feuilles dont la forme est elliptique et allongée. Leur longueur varie entre 4 et 15 cm. La largeur évolue de son côté entre 1 et 7 cm.

Par ailleurs, et contrairement aux autres espèces de Camellia cultivés en jardin dans un but décoratif et ornemental, les théiers possèdent des fleurs blanches ou jaune clair. Elles sont composées de cinq sépales et pétales. Les théiers donnent des fruits dont il est possible d’extraire de l’huile, mais à faible rendement.

Le thé dans l’agriculture biologique

Les arbustes de Camellia Sinensis cultivés dans le cadre de l’agriculture biologique ne sont pas exposés aux produits phytosanitaires et aux engrais industriels utilisés dans l’agriculture conventionnelle. Pour soutenir la pousse des théiers dans un contexte d’agriculture bio, les cultivateurs ont recours à des méthodes de culture alternatives. Celles-ci s’inspirent de la permaculture, de certaines pratiques paysannes et traditionnelles. Le remplacement des engrais se fait à travers le recours aux vers de terre (biofertilisant) et de compost. Les vers décomposent la matière organique qui se trouve au niveau des sols et aèrent les sols. Le compost quant à lui est obtenu à partir d’un mélange de matières organiques locales et de fumier.

La lutte contre les parasites, les insectes et les champignons se fait en intégrant au sein des plantations de thé d’autres plantes. La création d’une synergie entre théiers et d’autres arbres et plantes permet de faire face aux potentielles attaques de ravageurs ou de parasites.

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Les thés bio obtenus à partir de Camellia Sinensis

Tout comme le thé issu de l’agriculture conventionnelle, le thé biologique est décliné en différents produits : thé blanc, thé vert et thé noir. Proviennent-ils tous de la même plante ?

Les étapes de fabrication du thé

La culture des arbustes de Camellia Sinensis vise à récupérer leurs feuilles. Ces dernières permettent de créer des infusions qui constituent aujourd’hui la boisson la plus consommée au monde après l’eau. Il est à noter, par ailleurs, que dans le cas du thé blanc, ce ne sont pas les feuilles qui sont cueillies, mais les bourgeons des théiers.

La fabrication de thé se déroule en cinq étapes :

  • la cueillette ;
  • le flétrissage qui consiste à faire sécher rapidement les feuilles de thé pour limiter leur oxydation ;
  • la fixation qui permet de définir l’aspect, la couleur et le goût du thé ;
  • le roulage qui passe par le fait de casser les cellules des feuilles afin de faciliter l’infusion ultérieure ;
  • le séchage.

Les différences entre thé blanc, vert, noir et rouge

La différence entre les différents thés que l’on peut croiser sur le marché réside dans la méthode de leur préparation. En effet, en fonction du niveau de fermentation des produits récoltés (feuilles ou bourgeons), le thé obtenu ne sera pas le même.

  1. Le thé blanc est le thé dont l’oxydation est la plus rapidement freinée. On parle de thé non oxydé. Sa récolte ne se fait que sur trois à quatre jours de l’année. Cela est dû au fait que le thé blanc est préparé à partir des bourgeons de théiers. De ce fait, le thé blanc fait partie des thés les plus coûteux.
  2. Le thé vert est un thé dont l’oxydation a été rapidement stoppée. En d’autres termes, lors de sa préparation, on lui évite de passer par l’étape de la fermentation. Pour cela, dès leur récolte, les feuilles sont exposées à la chaleur pour détruire les enzymes pouvant causer l’oxydation.
  3. Le thé noir est appelé thé rouge par les Chinois. Il s’agit d’un thé totalement oxydé. Pour fermenter (oxyder) les feuilles de thé dans le cadre de la fabrication de thé noir, celles-ci sont placées dans un espace humide à 20 °C. Le thé noir constitue le thé le plus produit au monde.

Rappelons ici que le rooibos (appelé thé rouge) n’est pas un thé.

En définitive, tous les thés bio sont obtenus de la même plante Camellia Sinensis. Le fait qu’ils diffèrent en termes d’appellations, de goût ou de couleur dépend de la façon dont ils sont préparés.

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