Tout savoir sur le thé biologique
Apprécié pour ses bienfaits sur l’organisme et son pouvoir antioxydant, le thé bio voit sa consommation mondiale croître d’année en année. Que ce soit en Chine, en Inde, au Kenya ou au Sri Lanka, les cultivateurs de thé font ainsi de plus en plus place à la production de thé biologique au sein de leurs plantations pour répondre à la demande des consommateurs partout à travers le monde : Australie, Canada, France, Royaume-Uni, Turquie, Égypte ou encore en Allemagne.
C’est pourquoi, dans les lignes qui suivent, nous faisons un tour d’horizon des spécificités de cette plante à l'origine de la deuxième boisson la plus consommée au monde. Quels sont les bienfaits du thé issu de l’agriculture bio ? Quelle est sa composition ? De quelle plante provient-elle ? Quels sont les labels à suivre pour s’assurer de la qualité de son thé bio ? Nos réponses dans cette page.
Qu’est-ce que l’écologie du théier bio ?
La culture du thé biologique nécessite la mise en place de pratiques agricoles spécifiques. Elle doit également prendre en compte les besoins des théiers pour améliorer les rendements agricoles.
La plante à l’origine du thé bio
La plante à l’origine du thé biologique s’appelle le Camellia Sinensis. Elle est cultivée pour ses feuilles et ses bourgeons. On distingue deux variétés de Camellia : le Camellia Sinensis Sinensis et le Camellia Sinensis Assamica. La première variété se caractérise par des feuilles plus petites que celles de l'Assamica. Les Camellia Sinensis Sinensis sont appréciés pour leur résistance et leur robustesse. De plus, ils donnent lieu à la production de thés savoureux et riches en arômes. Les théiers possèdent une hauteur qui évolue entre 2 et 8 m. Leur hauteur dépend du lieu de leur culture. Les cultivateurs de thé peuvent être amenés à contrôler la taille des arbustes de thé pour des raisons pratiques : il est plus facile de cueillir les feuilles et les bourgeons des théiers lorsque l'arbuste est d'une hauteur raisonnable.
Dans le cadre de l’agriculture biologique, les théiers ne sont pas soumis à l’utilisation de produits phytosanitaires tels que les fongicides, les insecticides, les pesticides et les engrais industriels. En dehors de cette différence en matière de culture, les thés, qu’ils soient biologiques ou conventionnels, sont obtenus après récolte des feuilles et des bourgeons de camélia. Par la suite, ces feuilles sont oxydées (ou fermentées) à différents niveaux pour obtenir du thé blanc, vert ou noir.
Les modalités de culture du thé bio
Le thé issu de l’agriculture biologique a de tout temps existé. La culture du thé sans l’utilisation de pesticides, de fongicides et de fertilisants industriels était la norme avant l’avènement de l’agriculture intensive et conventionnelle. Avec le changement des modes de consommation et l’intérêt que portent les consommateurs vis-à-vis de leurs achats, le thé biologique a gagné en popularité. Résultat ? Le nombre de plantations agricoles dédiées à l’agriculture biologique croît d’année en année au sein des pays connus traditionnellement pour être producteurs de thé, tels que la Chine et l’Inde, mais également chez de nouveaux acteurs émergents comme le Kenya, la Corée du Sud, l’Iran ou la Turquie.
Pour être considéré comme un produit de l’agriculture biologique, un thé doit répondre à un cahier des charges assez strict. Les conditions de culture du thé bio reposent sur :
- l’utilisation de fertilisants naturels ;
- le recours à des synergies de plantes pour la protection contre les espèces invasives ;
- l’utilisation d’essences d’arbres autour des plantations de thé pour éviter la contamination en pesticides depuis les parcelles voisines.
Les fertilisants naturels utilisés lors de la culture de thé bio peuvent être de deux types : du compost ou des vers de terres. Les premiers sont constitués de matière organique, locale, décomposée et mélangée à du fumier. En étant produit localement, ce type de fertilisant présente l’avantage de posséder une empreinte carbone plus faible que celle d’un fertilisant importé. Les vers de terres, de leur côté, remplissent le rôle de biofertilisant. Ils décomposent la matière organique au sein des plantations de théiers et permettent ainsi d’enrichir les sols naturellement. Par ailleurs, ils assurent aussi l’aération et le drainage des sols à travers leurs déplacements.
Les besoins du thé bio
L’obtention de rendements agricoles intéressants dans l’agriculture biologique n’est pas chose simple. De plus, dans le cas du thé, un autre impératif s’impose : l’obtention de préparations savoureuses et parfumées. Pour cela, il est nécessaire de respecter les besoins des arbustes camélia (théier). Ces derniers nécessitent un environnement de développement qui possède les caractéristiques suivantes :
- une pluviométrie élevée (1500 mm de pluie/an au minimum) ;
- une altitude comprise entre 1200 et 1800 m ;
- un taux d’ensoleillement élevé (plus de 1400 heures/an) ;
- une température moyenne supérieure à 5 °C et inférieure à 30 °C.
Ces conditions sont réunies dans les régions tropicales.
Il est à noter que certaines variétés de thé sont plus résistantes que d’autres. Ainsi, le Camellia Sinensis Sinensis (dont les feuilles sont plus petites) résiste mieux aux températures froides que le Camellia Sinensis Assamica.
Quels sont les pays producteurs et consommateurs de thé bio ?
Le thé conventionnel et le thé bio sont produits par les mêmes pays. Depuis quelques décennies, ceux-ci adaptent leur production en feuilles et bourgeons de Camellia Sinensis pour répondre aux demandes des consommateurs (occidentaux pour la plupart). Débuté des années 2020, on compte plus de 40 pays producteurs de thé à travers le monde en proportions différentes. Dans les lignes qui suivent, nous passons en revue les principaux acteurs du marché du thé bio.
- La Chine est le premier producteur mondial thé conventionnel et de thé bio. Elle est derrière le tiers de la production mondiale des feuilles de Camellia. Son secret ? Des terres idéales pour la culture des théiers et un savoir-faire agricole millénaire. Aujourd’hui, la Chine exporte son thé bio vers l’Europe (France, Royaume-Uni, Allemagne, Danemark et Pays-Bas), l’Amérique du Nord (USA et Canada) et le Japon.
- L’Inde est le deuxième principal acteur du marché du thé. Elle performe surtout dans la vente de thé bio noir qu’elle cultive dans les régions d’Assam, du Darjeeling et du Nilgiri. Celui-ci est ainsi exporté vers le Royaume-Uni, l’Allemagne, le Japon, Les États-Unis d’Amérique et l’Australie. Le thé bio issu du Darjeeling est destiné majoritairement pour les échanges avec l’Europe.
- Le Sri Lanka avec son île de Ceylan et ses régions de Kandy, Uva, Nuwara Eliya et Dimbula exportent toutes les variétés de thés biologiques : blanc, vert, noir, etc. Les pays consommateurs de ces thés issus de l’agriculture biologique sont : le Canada, l’Australie, la France, l’Allemagne, l’Espagne, le Japon et Singapour.
Le Kenya mérite aussi sa place dans cette liste, dans la mesure où ce petit producteur de thé biologique a su innover en matière de culture de camélias en dépit de ses petites exploitations. Malgré une surface moyenne d’un are/plantation, ce pays africain atteint une production annuelle de 400 000 tonnes/an de feuilles et de bourgeons de thé. Les principales régions où sont produits les thés du Kenya sont nommées Limuru et Kericho.
Quelle est la composition du thé bio ?
Les feuilles de thé contiennent différents composants chimiques et aromatiques responsables de leur goût et de leurs saveurs.
- Les polyphénols qui sont des principes actifs contenus dans le thé avec une teneur pouvant dépasser les 30 %. Les polyphénols du thé regroupent les molécules de catéchines et de flavonoïdes. Elles sont recherchées dans le thé pour leur pouvoir antioxydant.
- Les sucres (glucides) qui constituent 25 % du poids sec du thé. Ils sont créés par les théiers lors de la photosynthèse. Ils permettent d’adoucir le goût du thé.
- Les acides aminés (issus des protéines et des enzymes) parmi lesquels on peut citer la théanine. Cette dernière possède une action relaxante sur le cerveau et le système nerveux.
- Les alcaloïdes tels que la théine et la caféine qui sont appréciés pour leur côté stimulant. Ils sont fabriqués par les théiers dans le but de repousser les insectes.
Les autres éléments et composants qu’il est possible de retrouver dans les feuilles de thé biologique sont les minéraux tels que l’iode ou le potassium. Enfin, les pigments végétaux tels que la chlorophylle et les caroténoïdes apportent la couleur verte ou ambrée aux infusions à base de thé.
Comment est produit le thé bio ?
La fabrication du thé bio, qu’il soit commercialisé en vrac, en sachets ou en poudre, requiert la mise en place de différentes étapes.
- La cueillette qui consiste à cueillir les bourgeons terminaux avec un certain nombre de feuilles (une, deux, trois ou quatre). Le thé blanc, par exemple, nécessite une cueillette dite impériale où on ne retire que le bourgeon terminal avec la feuille la plus proche.
- Le tri des feuilles qui permet de séparer les feuilles de thé des brisures végétales (brindilles, feuilles mortes, etc.). Un second tri garantit la séparation des feuilles en fonction de leur taille et de leur qualité.
- Le flétrissage qui est une étape nécessaire pour stopper l’oxydation et la fermentation des feuilles en diminuant leur teneur en eau.
- Le roulage qui est une opération durant laquelle les feuilles et les bourgeons issus des théiers sont roulés sur eux-mêmes.
- L’oxydation ou la fermentation du thé qui ne concerne pas toutes les variétés de thés. Ainsi, le thé blanc est un thé qui ne passe pas par cette étape. Le thé bio vert est un thé qui subit une fermentation légère. Le thé bio noir est un thé qui connaît une oxydation totale. Cela passe par une exposition à l’humidité et à l’air libre des feuilles de théier.
- Le séchage ou la torréfaction des feuilles de thé qui est également une étape spécifique au thé fabriqué. Ainsi, un thé bio noir est séché pendant 30 minutes en étant exposé à une température allant jusqu’à 120 °C tandis que le thé oolang peut être exposé sur un très court laps de temps à une température avoisinant les 300 °C.
Par la suite, le thé bio est emballé en fonction des besoins. Il peut être conditionné en vrac ou en sachets. Il est aussi possible de le retrouver en mélange avec d’autres plantes aromatiques. Le thé bio peut être alors utilisé pour la préparation d’infusions ne contenant que du thé ou associé à d'autres plantes (plantes aromatiques, fleurs, etc.).
Quels sont les labels de certification du thé bio ?
Lorsqu’on se penche sur le thé biologique, on peut observer que sa production se fait en dehors du continent européen pour les raisons évoquées précédemment (climat, savoir-faire, etc.). Cependant, comment s’assurer de la qualité du thé bio acheté lorsqu’on est un simple consommateur ? En se référant à des labels et des certifications portant la mention « produit issu de l’agriculture biologique ». Ceux-ci sont apparaissent sur l’emballage du produit acheté. Parmi les labels et les certifications bio que l’on peut citer dans le cas du thé bio, on peut citer :
- le label bio européen (Eurofeuille) qui permet d’homogénéiser les pratiques sur le sol européen en termes de labellisation des produits issus de l’agriculture biologique ;
- le label français AB qui partage de nombreux points communs avec le label bio européen. Il vis à certifier les produits dont la composition en produits issus de l’agriculture bio s’élève à plus de 95 % ;
- le label BioED qui a été créé en 2014 par le Syndicat des transformateurs et distributeurs bio ;
Dans la même logique que les labels bio, la certification Rainforest Alliance/UTZ vise à à accompagner les entreprises et les exploitations qui s’engagent à payer leurs travailleurs de façon juste et de cultiver leurs terres de façon durable et pérenne.
En termes de consommation éthique, il est également possible de rechercher des labels tels que Max Havelaar qui s’intéressent non pas au type d’agriculture mis en place (biologique ou non), mais au commerce équitable. Une entreprise certifiée par Max Havelaar remplit des engagements sociaux tels que le développement de l’autonomie des cultivateurs, le suivi de la traçabilité des produits, etc.
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